Je m’informe sur les kystes de l’ovaire

Les kystes ovariens sont assez fréquents et représentent l’un des motifs de consultation gynécologique le plus courant. Ils peuvent survenir à tout âge de la vie des femmes. Il existe plusieurs types de kystes ovariens qui peuvent rester silencieux ou engendrer des troubles.

Qu’est-ce qu’un kyste ovarien ?

Les ovaires sont les organes de la femme dont le rôle est la production d’ovules et d’hormones sexuelles. Le kyste ovarien se formedans un ovaire ou parfois dans les deux. Il correspond à un sac qui peut mesurer de quelques centimètres à plus d’une dizaine de centimètres de diamètre et qui peut contenir du liquide ou une masse plus ou moins solide.

Illustration schématique de l’appareil génital de la femme

Que ressent-on quand on a un kyste ovarien ?

Souvent, le kyste ovarien est asymptomatique c’est-à-dire qu’il n’entraîne pas de symptômes : on ne ressent rien. Dans la moitié des cas, le kyste ovarien est ainsi découvert à l’occasion d’une consultation de routine ou d’une échographie du ventre réalisée pour une autre raison.

Dans d’autres cas, des douleurs ou une pesanteur dans le bas ventre peuvent être présentes ainsi que des envies fréquentes d’uriner ou des troubles digestifs.

Parfois, un kyste ovarien peut être à l’origine de saignements survenant en dehors des règles que l’on appelle des métrorragies.

Existe-t-il plusieurs catégories de kystes ovariens ?

On distingue deux grands types de kystes ovariens :

les kystes dits « fonctionnels » sont liés au fonctionnement hormonal. Ils sont temporaires et disparaissent en général spontanément, ou avec un traitement médical, en moins de trois mois. Ils surviennent principalement chez les femmes en âge de procréer mais des kystes fonctionnels sont également observés chez des femmes ménopausées.

Les kystes dits « organiques » ou « vrais kystes » ne régressent pas. Il s’agit le plus souvent de kystes bénins mais il faut toujours éliminer la présence d’une tumeur cancéreuse. Les kystes organiques peuvent notamment contenir du liquide (kyste séreux), ou une substance ressemblant à de la graisse (kyste mucoïde) ou des tissus ressemblant à de la peau (kyste dermoïde).

L’examen clinique peut être normal, d’où l’importance de réaliser une échographie pelvienne par voie abdominale ou endovaginale.

La découverte d’un kyste ovarien impose, dans un premier temps, de savoir si celui-ci est fonctionnel ou organique. Un contrôle échographique trois mois plus tard par une nouvelle échographique pelvienne peut être proposé afin d’apprécier l’évolution et la disparition éventuelle de ce kyste.

En fonction de l’aspect du kyste à l’échographie et devant des kystes de grande taille, des examens complémentaires peuvent être demandés tels qu’une prise de sang pour rechercher une augmentation de marqueurs de cancer (CA-125) ou antigène carcino-embryonnaire [ACE]), mais aussi des examens d’imagerie, comme un examen doppler (pour visualiser la vascularisation du kyste), un scanner ou une imagerie par résonnance magnétique (IRM). Dans certains cas, peuvent être également proposées une ponction du kyste sous échographie ou une biopsie de ce dernier pour déterminer avec certitude sa nature.

Y a-t-il un risque de complications ?

Qu’ils soient organiques ou fonctionnels, certains kystes peuvent entraîner des complications. Le kyste, surtout s’il est gros, peut se tordre et entraîner la torsion de l’ovaire. L’ovaire n’est alors plus vascularisé et il y a un risque de nécrose. Cette torsion est une urgence chirurgicale qui se manifeste par des douleurs intenses du ventre, des nausées et/ou vomissements. Le kyste peut aussi se rompre, s’infecter ou saigner, ce qui se traduit par des douleurs et de la fièvre s’il y a une infection.

Faut-il enlever un kyste ovarien ?

Les kystes fonctionnels disparaissant d’eux-mêmes, il est rarement utile de les enlever.

Dans le cas d’un kyste organique, s’il est douloureux, s’il grossit, s’il peut retentir sur la fertilité, ou encore si les examens ne parviennent pas a rassurer quant à sa nature bénigne, une exérèse est recommandée.

Certains kystes rassurants quand à leur nature bénigne peuvent être vidés ou « affaissés » grâce à une ponction à l’aiguille guidée par l’échographie, surtout si leur volume fait craindre une torsion.

Parfois, un kyste estimé bénin est laissé en place, mais il faut alors une surveillance régulière, clinique et échographique, afin de suivre son évolution.

Comment opère-t-on les kystes ovariens ?

Dans la majorité des cas, l’exérèse d’un kyste ovarien est réalisée par voie cœlioscopique, à travers l’ombilic sans ouvrir le ventre, sous anesthésie générale. Cette intervention chirurgicale à « ventre fermé » permet d’enlever le kyste et aussi d’explorer tout l’appareil génital. Devant des kystes de grande taille, une chirurgie classique par voie abdominale est proposée.

Votre médecin vous expliquera les modalités et les risques éventuels de l’intervention ainsi que le suivi post opératoire. Avant l’intervention, une consultation avec l’anesthésiste est programmée.

Après extraction, le kyste est adressé au laboratoire d’anatomopathologie pour son analyse qui permet de connaître sa nature et d’affirmer son caractère bénin.