AMP, causes d’infertilité : que devrions-nous savoir ?

Votre couple ne parvient pas à mettre en route une grossesse malgré l’absence de contraception et des rapports réguliers. Les causes sont très nombreuses. Voici les principales situations.

Quelles sont les causes les plus fréquentes d’infertilité chez l’homme ?

La fabrication des spermatozoïdes dans le testicule détermine la fertilité de l’homme. Si le nombre de spermatozoïdes et/ou si leur mobilité sont diminués, ou encore, si leur morphologieest altérée, la probabilité de conception est réduite. Le spermogramme et le spermocytogramme permettent de mettre en évidence ces anomalies. Un test de migration et de survie des spermatozoïdes complète systématiquement le spermogramme avant la réalisation d’une aide médicale à la procréation.

Parfois les testicules fonctionnent normalement et produisent du sperme de bonne qualité, mais ce sont les voies par lesquelles il est excrété qui sont atteintes. Il s’agit d’anomalies qui peuvent être congénitales, infectieuses ou traumatiques. Certaines de ces anomalies peuvent se traiter, médicalement ou chirurgicalement.

Petit rappel sur les spermatozoïdes et leur parcours

Les spermatozoïdes qui sont les cellules de la reproduction masculine (ou gamètes masculines) sont produits de façon continue dans les testicules de la puberté jusqu’à un âge avancé. Ce sont des cellules mobiles qui se déplacent grâce à un flagelle. Une fois leur formation achevée, ils passent dans un canal collecteur, appelé épididyme dans lequel ils finissent leur maturation. Lors du rapport sexuel avec éjaculation, ils transitent par le canal déférent qui les transporte jusqu’au canal urinaire appelé urètre.

Quelles sont les causes usuelles d’infertilité chez la femme ?

La fertilité de la femme est essentiellement liée à son âge : elle baisse à partir de 35 ans et les chances de grossesse sont très diminuées après 40 ans pour devenir quasi inexistantes à 45 ans. La probabilité d’une grossesse dépend donc de l’âge de la femme mais aussi de sa réserve ovarienne définie par la quantité et la qualité des cellules contenues dans l’ovaire (follicules ovariens). C’est pourquoi l’évaluation de ce stock de follicules ovariens par une échographie endovaginale est un des examens les plus importants.

Il faut bien distinguer la réserve ovarienne de l’ovulation. En effet, vous pouvez avoir un stock folliculaire très diminué mais ovuler tous les mois et avoir des règles régulières : les chances de grossesse sont alors faibles et la prise en charge doit se faire sans perdre de temps. Au contraire, vous pouvez avoir des ovaires normaux, voire riche en follicules, et des règles irrégulières (troubles de l’ovulation). Dans ce second cas de figure, l’infertilité peut être due à une absence d’ovulation et, en stimulant l’ovaire, on pourra obtenir une grossesse. En résumé, l’échographie endovaginale et les dosages hormonaux (qui servent à identifier les troubles de l’ovulation) représentent les examens clés de la prise en charge.

L’infertilité féminine peut aussi être d’origine tubaire (moins de 10 % des cas), c’est-à-dire que l’anomalie se situe au niveau des trompes. Celles-ci peuvent être bouchées, entièrement ou partiellement, ou parfois très endommagées, voire absentes. Il peut s’agir de la conséquence d’une infection, parfois d’une intervention chirurgicale (grossesse extra-utérine, appendicite grave ou chirurgie abdominale lourde). Dans ces conditions, la fécondation ne peut pas avoir lieu, car l’ovocyte ne peut pas entrer en contact avec le spermatozoïde ou, si cela se produit, le transit de l’embryon vers l’utérus n’est pas possible. L’hystérosalpyngographie permet de mettre en évidence ce type d’anomalie.

Petit rappel sur les organes de reproduction féminins

Les cellules reproductrices féminines (appelées ovocytes ou gamètes féminines) se développent dans les deux ovaires. La production des ovocytes est cyclique : un seul ovocyte arrive à maturité à chaque cycle de la puberté à la ménopause. Lors de l’ovulation tous les mois, l’ovocyte mature est libéré dans les trompes utérine, petits tubes très fins de 10 à 12 cm de longueur, dans lesquels se fait la rencontre entre l’ovocyte et les spermatozoïdes. L’embryon ainsi formé migre à l’intérieur des trompes jusqu’à l’utérus où il va s’implanter. L’utérus est un organe creux et sa partie basse plus étroite s’appelle le col de l’utérus. Ce dernier est relié au vagin, conduit d’environ 8 à 10 cm, qui s’étend jusqu’à la vulve.

Au niveau des parois du col de l’utérus, de petites glandes sécrètent un liquide visqueux : la glaire cervicale. Cette glaire ne doit pas être trop épaisse sinon les spermatozoïdes éjaculés dans le vagin ne peuvent pénétrer dans l’utérus.

Existe-t-il d’autres causes possibles d’infertilité ?

De nombreuses autres causes sont possibles. Il peut s’agir par exemple d’une anomalie de la glaire cervicale. Pour s’assurer de la qualité de la glaire et de la pénétration des spermatozoïdes dans celle-ci, on réalise un examen qui concerne le couple : un test post coïtal et un examen de la glaire. Il peut s’agir aussi d’endométriose chez la femme, anomalie caractérisée par la présence de tissu utérin (endomètre) en dehors de l’utérus. Selon la sévérité de l’atteinte, les solutions proposées seront un traitement médical, une chirurgie, une fécondation in vitro, etc.

Est-ce que la cause est toujours identifiée ?

Malgré un bilan très complet, il arrive qu’aucune anomalie ne soit retrouvée ni aucune cause identifiée. La stérilité est alors dite d’origine inconnue. Ce n’est pas pour autant qu’aucune solution existe. Le traitement sera orienté surtout en fonction de la durée d’infertilité et de l’âge de la patiente. Il pourra par exemple consister tout d’abord en des inséminations intra-utérines.

A l’issue du bilan global de votre infertilité, l’équipe de professionnels qui vous suit vous proposera la solution adaptée à votre cas particulier. Le traitement pourra être médical, chirurgical, ou une technique d’assistance médicale à la procréation (insémination intra-utérine, fécondation in-vitro classique ou avec injection intracytoplasmique de spermatozoïdes [ICSI]). Votre âge et votre réserve ovarienne détermineront l’urgence de la prise en charge. Cette dernière, quelle qu’elle soit, vous sera expliquée et un accord écrit vous sera demandé après un délai d’un mois.